Vos histoires

J'ai vos histoires qui tournent en rond dans la tête. Elles me coupent le souffle, j'en ai plus les mots ; mon coeur bat plus vite.

Et c'est compulsif, il me faut plus d'histoires, il me faut plus de clés pour ouvrir des portes dans ma tête et pour comprendre. Votre errance, vos difficultés et vos sourires.

Vous êtes des humains derrière les chiffres ; les photos ont pris forme.

Chair et os, vous êtes des témoignages vibrants d'une douleur sur laquelle on a préféré fermer les yeux.

Je pose les mêmes questions à chaque fois, mais je n'ai jamais les mêmes réponses. Mes questions sont parfois naïves mais toujours, vos réponses bienveillantes me coupent les mots. Vos récits sont remplis de pudeur ; comment croire que vous êtes toujours en vie ?

Le café est chaud sur la table, les enfants rient en jouant à côté et vos histoires dansent dans l'air, pas chassé d'un monde à l'autre. Ce monde-ci me paraît tellement insensé.

Je n'ai plus les mots. J'ai le corps pris par le besoin d'en entendre plus et de donner.

ça me prend les tripes et j'ai cette sensation qu'on ne pourra plus faire de pas en arrière ; que ça y est, j'ai trouvé mon chemin à moi. Et chaque fois que je pense à vous, j'ai les larmes aux yeux pour ce que vous m'avez donné : un fragment d'existence, une place dans votre maison et surtout, de trouver ma voie.

Maéli