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Une lueur qui part en fumée

  • Photo du rédacteur: Maéli
    Maéli
  • 24 oct. 2019
  • 2 min de lecture

Le soleil brille, au-dehors. Il se reflète dans le regard des passants, il joue à réchauffer mes cheveux. J'inspire. J'ai sorti mes lunettes de soleil au plein milieu de l'automne qui se défeuille.

Je me sens comme un coup de vent qui marche sur la pointe des pieds sur l'instant, je file, je renifle, je pleure.

Je ne détourne pas le regard ; après tout, j'ai deux verres teintés sur le nez, personne n'y verra rien à ma détresse. La peau autour de mes yeux est rougie et sèche ; j'ai le goût salé d'une amitié qui se déchire sur la langue.

La tête droite, j'ai comme un mantra qui passe en boucle et qui me dit de remettre mon chagrin à plus tard, une sorte de rendez-vous qu'on décale. Je lui demande un répit, le temps de faire ce que j'ai à faire.

Il ne prendra pas la fuite, il est bien coincé dans ma cage thoracique.

Il y a une toile d'araignée qui serre mon cœur, un grand manitou qui fait du vaudou, sur une autre planète.

Je me répète en boucle que j'ai bien fait, de le laisser sortir de sa cage, ce loup sauvage ; que j'ai bien fait d'ouvrir les tiroirs et d'oser regarder la blessure qui n'avait pas cicatrisé.

Il fait un temps à danser de joie, au-dehors et les passants ne font que passer. Mon chagrin m'a pris par la main et je me noie dans ma tristesse ; elle a pris forme dans ma gorge, c'est un milliers de larmes qui se sont cristallisées. Le soleil brille là-haut, tout là haut et je me demande s'il n'y aura personne pour me serrer dans ses bras, ce soir, en rentrant.

Et tu sais le pire dans tout ça ?

Un loup hurle à la Lune dans mon monde intérieur et tout lui fait écho, les parois de mon cœur, les frissons de ma peau et les larmes, froides, sur mes joues ; mais toi, tu te mures dans le silence.

Mes illusions prennent feu. Mon navire tangue, un peu.

Tu me dirais, peut-être un peu durement, que ce n'est pas un drame ; que j'étais trop naïve et trop sensible. Que j'aurais dû grandir.

Je t'ai dit que je n'avais rien à perdre, mais j'espérais qu'il nous restait quelques diamants de cet amour qu'on avait partagé, mais tout s'est envolé, il y a bien longtemps. Nuée de corbeaux, sable qui me glisse entre les doigts. Je me réveille et le lit est bien froid ; mon étoile polaire a démissionné.

Ma luciole, mon amie de toujours, mon diamant ; ma lampe de poche pour les nuits de coupure de courant et celles où les étoiles s'éteignent, pour les ouragans et les orages.

Elle avait pris la porte, sans que j'ai rien vu venir. Le souvenir de la chaleur de ta lumière brillait si fort dans mon cœur...

Il se noie et vacille ; c'est dans un souffle, dans un pof silencieux qu'une bougie s'éteint. Une lueur qui part en fumée.



 
 
 

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