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Tu me dis que tu ne vas pas bien

  • Photo du rédacteur: Maéli
    Maéli
  • 4 sept. 2020
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 5 sept. 2020

Tu me dis que tu ne vas pas bien, tu chavires et dérives doucement, tu t'accroches aux derniers rayons de soleil avant l'automne. Le vent soufflera fort cet automne, tu me diras.

Le vent soulèvera les tapis et réveillera les blessures qu'on a enfermées dans nos placards.

Le vent retombera, pour nous laisser panser nos blessures et devenir libres.

Mais tu ne vas pas bien et le piano danse dans mes oreilles. Je suis comme sur une autre planète ces derniers jours et le courant m'a emportée, quelque part, aux portes d'un monde dont les effluves sentent si bon.

Mon coeur frétille et palpite dans ma cage thoracique.

Plus jamais nous ne nous sentirons seuls.

Mais tu ne vas pas bien et je n'étais pas là, tu as frappé à la porte et tu as trouvé la maison vide ; es-tu monté sur le toit avec ton paquet de cigarettes, comme cette fois où tu étais venu chercher le feu sacré ?

La nuit est tombée depuis un moment. Il fait frais au dehors. Le monde s'est recouvert d'un silence apaisant, un de ceux dans lesquels on peut déposer nos rêves et espérer qu'ils se soient réalisés au lever, un de ceux où notre coeur peut dérouler le tapis, poser les valises et lâcher les ballons ; un de ceux à la croisée des mondes dans lesquels on peut créer toutes les versions imaginables du possible.

Peut-être que tu es un peu comme moi, si l'on regarde les apparences, rien ne va mais au fond, au fond, tu t'apprêtes à découvrir des merveilles.

Et s'il fait froid chez toi, je t'inviterais bien chez moi mais je sais qu'en ce moment je jette tout ce qui m'encombre par la fenêtre et que je ne pourrais pas encore allumer le feu de la cheminée. Bientôt.

Alors s'il fait froid chez toi, ferme le yeux et n'oublie pas le murmure de ton coeur.

Si tu ne marches pas droit, c'est peut-être qu'il y a une épine dans ta chaussure ?

Si tu te sens si mal, c'est peut-être qu'il y a une petite voix que tu n'écoutes pas ?

Je t'imagines, sur un toit du bout du monde, avec un air de détachement feint, expirer la fumée de ta cigarette, expirer avec l'anxiété d'un monde qui part en poussières et le mal être de nos existences qui cherchent des réponses et des étoiles dans le ciel ; à croire qu'on en oublie de vivre où nous sommes.

Tu sais, s'il fait froid, tu peux toujours frapper à la porte ; même à des milliers de kilomètres, je t'enverrais un câlin d'où je suis. Et s'il y a bien une chose que je sais, c'est que les câlins ont le pouvoir de rallumer les feux sacrés et de rappeler aux coeurs qu'ils ne sont pas seuls.

Si tu tends la joue, tu sentiras l'amour que porte le vent jusqu'à toi ; tu n'auras plus qu'à inspirer.


Maéli


 
 
 

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