Tourbillon descendant
- Maéli
- 21 mars 2021
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 janv. 2022
J'ai mal au cœur. J'ai la plume qui agrippe le papier de son chagrin. Mon écriture est saccadée et emplie de silences. De moments d'absences.
J'aimerais regarder ailleurs ; ignorer ce chagrin qui s'est installé dans ma cage thoracique et se laisse couler, lentement. Le temps n'existe plus. Je voudrais m'allonger sur mon tapis et attendre la fin, la fin de tout, les bras en croix.
Je suis à fleur de peau ; je suis à moitié là. Je me hérisse, je tremble, je frissonne ; je réclame mon espace.
Le ciel est gris et lumineux. Il fait froid, ici-bas et aucun réconfort ne me viendra de là-haut. Les nuages paraissent bloqués ici, embouteillage sur la route du bonheur, vous êtes coincés encore là pour quelques heures.
Je n'ai même pas la force de penser à un peu de chaleur, alors je regarde ces compagnons de malheur.
Un rien me distrait. Et pourtant, j'ai mis cette musique triste qui tourne en boucle sous mon crâne et je ne peux plus m'échapper à moi-même, n'est-ce pas ?
Parfois, je me demande pourquoi j'écris si peu. D'autres comme aujourd'hui, je me rappelle à quel point c'est difficile. Tenir un miroir face à son cœur et regarder.
J'en ai les larmes qui débordent.
Oh, si tu savais l'océan de chagrin que j'ai gardé en moi tu ferais naufrage...
Je me sens comme un oiseau à l'aile brisée, comme un rêve abandonné sur le bord de la route un jour de grande flotte, comme un navire pris dans un tourbillon descendant. Je pourrais faire semblant mais j'ai même plus la force d'en avoir envie.
J'ai mal au coeur et tu m'as tourné le dos alors que je t'ai demandé un peu de chaleur et il faut croire que c'est la tempête au dehors que c'est encore l'hiver que l'avenir est incertain que d'un souffle tout peut s'effondrer et que rien ne retient ce monde que les ficelles de nos illusions.
Tout se d é c o n s t r u i t. Le temps paraît désarticulé et je suis dans un accordéon et je ne trouve pas la note juste et je viens juste de glisser et je ne vois que le mauvais côté ; dis, ça va passer ?
"Tout ira bien La douleur vient la douleur passe On y arrive Même les déchets remontent à la surface" Fauve, "Azulejos
Maéli
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