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Sabotage

  • Photo du rédacteur: Maéli
    Maéli
  • 13 sept. 2020
  • 2 min de lecture

Dis-moi ce qui s'est passé, où la flamme s'est-elle égarée ?

J'ai passé ma journée à errer de la chambre au salon, à trébucher sur des fantômes invisibles sans voir ma tristesse ; à faire des allers retours entre l'abattement et la solitude.

J'ai passé ma journée comme un zombie, un automate à vouloir me réveiller, réveiller la flamme et regarder à nouveau vers le ciel. Mais maintenant que j'ai repris conscience, la blessure pique et pleure, la blessure est si forte que je voudrais mettre le feu à la maison et la regarder partir en fumée.

Ma chemise claque dans le vent et je laisse échapper un hurlement.

Mon Dieu, ça brûle.

Je suis sur le haut d'un toit, j'ai l'âme enragée et je n'écoute plus ces petites voix en moi. Plus rien ne compte, je suis anesthésiée par le chagrin et la douleur ; la seule sensation qui me soulage, l'adrénaline qui me parcourt quand je prends des risques.

J'ai une clope à la main et pour la première fois, je l'allume et j'inspire la fumée. Le regard flou, j'observe la maison qui part en flammes et cette petite moi, là-bas qui a craqué une allumette et qui l'a envoyée sur ce qu'elle avait construit avec tant d'amour et tout ce qu'elle rêvait de construire.

Et c'est plus fort que moi, assise en tailleur dans la nuit, je prends mes jambes tout contre moi. Il n'y a personne pour me serrer dans ses bras, et c'est tant mieux. C'est entre moi et moi. Entre ce sabotage qui est entrain de se produire et la personne qui le réalise.

Je hoquète et je pleure à gros sanglots. Les loups courent dans les bois, sous la Lune, pas si loin. Les anges volent dans le vent nocturne.

Les mots me manquent fassent aux flashs qui m'assaillent. J'ai les yeux fermés et tant d'images qui défilent que ç'en est insupportable.

Il y a un mot qui revient, pareil à un refrain ; un mot que j'ai tenté de fuir, en me gavant de sucre et en me noyant devant des écrans. Abandon. Il a un goût amer, un goût qui reste sur la langue et qui me laisse, sans rien avoir envie de rien.

Les souvenirs d'enfants s'entremêlent avec le présent. Je trébuche et m'étale sur les pavés. J'ai deux, trois ou quinze ans et je ne trouve pas de main bienveillante pour m'aider à me relever, sans jugement. Je suis, encore et encore, sur le trottoir, les genoux contre le corps à sangloter.

Et cette petite-là n'a qu'une grande détresse à offrir ; qui résonne comme un "à quoi bon ?" sous un pont. A quoi bon s'il n'y a personne autour ?

Et la pluie s'abat sur la nuit, l'allumette s'éteint avant d'embraser les rêves et la maison ; du haut de mon toit, j'attrape la blessure par les deux bouts et je commence à coudre.

J'ai les yeux qui piquent.


Maéli


 
 
 

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