Mon coeur battant

Dis... mon cœur ?

Tu veux bien écrire à nouveau avec moi ?

Je chuchote dans la pénombre du soir. A croire que j'ai peur qu'on m'entende. A cette pensée, je lève les yeux au ciel. Je décide de ne pas désespérer de moi-même.

Je souris pendant que je revis notre conversation, en boucle.

Je souris et mon cœur est si chaud dans ma cage thoracique. Il est si brûlant d'amour qu'il voudrait sortir dehors et faire des feux de camp, danser nus pieds dans l'herbe et vibrer au son des tambours et des histoires de la tribu.

Il est si vivant ce soir qu'il pourrait rester des heures à la fenêtre de ma chambre pour parler aux étoiles et aux anges de ce feu qui me rend la vie à l'intérieur. Le feu sacré.

Il est si rempli de joie qu'il voudrait s'envoler et accompagner Morphée, faire descendre sur la Terre des milliards de poussières d'étoiles, des pétales de fleurs et des braises d'amour, sur lesquelles il suffit de souffler pour réveiller le feu sacré et ne plus se sentir seul.

Je frissonne dans la brise de cette soirée. La nuit est calme mais le sang bat dans mes veines, plus fort que jamais. Au son des batteries et de mes rêves.

Mon cœur palpite de ce désir ardent de porter mes mots jusque dans les chaumières et dans le cœur des autres. Il voudrait étendre un grand voile de lumière sur le monde, ce soir ; faire étinceler les yeux, faire couler des larmes et réveiller les âmes...

Et il y a mon cœur qui résonne dans les lettres qui se dessinent sur le papier avant même que je les ai pensées et il y a mon cœur qui hausse les sourcils, au creux de l'encre, comme pour me dire : ça y est tu te rappelles ?

Oh mon Dieu, que je me rappelle ; j'en vibre de tout mon corps. Mes cellules dansent une symphonie venue d'ailleurs.

J'oublierai peut-être à nouveau, je rangerai peut-être mon stylo encore une fois ; mais ce sera pas pour de bon. Toujours et jamais sont sur une aire d'autoroute, ils font du stop en attendant qu'une âme charitable viennent les prendre au passage. Ils sont partis, des croyances et des peurs dans les bagages que je leur ai laissés. On se reverra peut-être un jour.

En attendant, je savoure de fermer les yeux et d'inspirer, d'expirer et de sentir mon cœur battant.

En attendant, je savoure de sentir battre à nouveau mes rêves au son du feu sacré.

Il faut croire que mon cœur m'a entendue...

Maéli