Le monde est silence

J'ai un blues qui vous prend les tripes, les habite, les retourne et vous laisse esseulé sur le rivage.

Mon esprit me parait être un courant d'air sautant d'idées en idées.

Je suis allongée sur le sol et pourtant, je me sens tanguer doucement. Le carrelage s'est-il fait rivage ? Ou alors ce sont les sanglots d'une tristesse inavouée qui me ballottent au gré de leurs vagues...

Les nuages passent et parfois je me demande s'ils ne sont pas l'ombre de mes certitudes, de mon monde ou de mes plans pour l'avenir. Tout bascule, se renverse, s'effrite.

Mes repères s'envolent dans le vent. Les arbres pris dans les tempêtes silencieuses sont-ils pris de doute ? Savent-ils avec certitude que ce vent n'est que de passage, qu'ils sont suffisamment forts pour tenir ?

Mes rêves sont assis à côté de moi, les pieds dans le vide, la tête dans l'abat jour de ma table de chevet. Ils me tiennent compagnie.

Une rafale de vent passe dans mon coeur.

Le monde est silence, le monde résonne dans mon intérieur.