La vie pareille à une caresse
- Maéli
- 23 avr. 2021
- 2 min de lecture
J’écris à nouveau. Il faut croire que certaines choses ne s’en vont jamais réellement, que certaines manières de se sentir en vie nous habitent ; qu’elles frappent à la porte jusqu’à ce qu’on leur ouvre, jusqu’à ce qu’on les laisse couler.
Le sang dans les veines, l’eau des rivières, le chant des dunes, les pleurs des nuages.
Le monde qui se lie, se délie.
Je caresse la soie du ciel et le rideau chantonne sous mes doigts. Il y a de ces instants où je sens ce monde de l’autre côté du voile, ce monde vibrant de chaleur et d’amour, ce monde qui sous-tend toutes existences.
J’ai lu tout à l’heure qu’il ne fallait pas chercher mais laisser la vérité venir à soi ; qu’il fallait laisser les choses venir d’elles mêmes. Faudrait-il s’abandonner à la vie comme à une caresse ?
Faudrait-il laisser la vie nous enlacer, nous frôler, nous aimer, nous pénétrer, nous traverser, nous bouleverser ?
Faudrait-il accepter que ce courant immense qui passe et résonne en toute chose nous touche de sa grâce ?
Je frissonne à l’idée de m’ouvrir à quelque chose de plus grand, quelque chose de vibrant ; à l’intérieur comme à l’extérieur.
Mes doigts filent sur les cordes pareils à des étoiles tintant dans le ciel, pareils à des étoiles parcourant la toile de minuit ; mes mains frappent le tambour du maintenant, qui vibre dans mon corps dans mon cœur dans l’instant.
Je respire et je soulève le tissu d’or du monde, la paroi derrière laquelle se cache le mystérieux, le merveilleux de la vie, le diamant, le rêve éveillé ; pas chassé et je suis de l’autre côté. Pas chassé et mon corps ondule comme une révérence à un instant.
Suspendu à l’aube du temps.
Maéli
Commentaires