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Je suis dans un silence effrayant

  • Photo du rédacteur: Maéli
    Maéli
  • 15 juil. 2020
  • 2 min de lecture

La colère s'est éteinte. Je suis étrangement calme.

Que faire maintenant qu'il n'est plus question de continuer comme avant ?

Comment dire stop, arrêter l'engrenage infernal, sortir de la partie ?

Je suis effrayamment calme.

Je passe ma journée dans un silence qui ne me ressemble pas. J'observe, comme un passager dans ma propre vie, je fais les gestes qu'il faut avec la bienveillance que je peux donner, je ne me laisse plus atteindre par les soupirs, les mimiques ; il y a un dragon en moi qui s'est réveillé et qui a bien entendu ce que tu avais dit.

Ma cage thoracique se soulève et redescend, lentement.

Le monde se barre en poussières, l'image que j'avais de ma famille aussi, je peux plus rester cachée ; je peux plus croire à ces illusions.

La page se tourne et les mots que tu as prononcés résonnent encore sous mon crâne. Je comprends bien que je n'avais pas voulu voir ce que c'était, vraiment, que ma famille.

J'ai toujours cru que ça pourrait changer, j'ai toujours refusé de regarder vraiment, d'entendre pour de vrai ; mais tu m'as craché au visage des mots qui ressemblent à de l'acide. Mon père, mon papa.

T'as toujours su bien viser, t'as toujours su où tirer.

Et maman où étais-tu ? Et maman que faisais-tu ?

Je voudrais vomir tout ça, je voudrais oublier ; mais en même temps qu'elle leçon. J'ai fini par comprendre des choses que dans la douceur je n'ai pas voulu regarder, des choses sur ce que tu pensais de moi, sur la nature de notre relation et de celle que je rêve d'avoir.

Promis, c'est fini de me battre pour te changer.

Promis, c'est fini qu tu me parles ainsi et que tu me manques de respect.

J'ai compris que tu ne m'avais pas acceptée comme j'étais, j'ai compris que tu as préféré me cracher à la figure plutôt que de m'apporter un peu de soutien, j'ai compris que tu ne savais pas t'arrêter, et que tu avais besoin de me faire souffrir un peu plus.

J'ai les boules du siècle, le chagrin gros comme un océan, j'ai jamais voulu de cette relation avec vous, mais qu'est-ce que j'ai essayé, qu'est ce que j'ai essayé de faire changer les choses, mais seule je n'y arrive pas.

Okay, vous n'êtes pas cohérents ; okay, vous n'êtes pas prêts à me concéder le respect que je demande. Le respect auquel j'ai droit.

Okay maman, tu viendras me voir pour me consoler, mais il est fini le temps du silence et le temps du on fait équipe pour changer le monde si tu ne peux pas être là quand mon propre père me crache au visage.

Je vis dans un silence effrayant, mais un silence qui annonce le changement.


Maéli

 
 
 

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