Je crois que je serais triste ce soir

Je crois que je serais triste ce soir. Ma poitrine se compresse. Quelque chose enserre mon cœur, encore un peu plus fort, comme pour me murmurer que je n'ai pas tort.

Le chagrin me suit depuis quelques jours.

On joue à cache cache on s'oublie puis on se fonce dedans, à nouveau ; sans vraiment crier gare.

On commence à se connaître ; sa présence est familière.

Elle a quelque chose de silencieux et d'incroyablement mystérieux ; elle apparaît après quelques mots, quelques fragments d'instants, qui me cisaillent un peu, à l'intérieur, au niveau du cœur.

Je crois que c'est comme ça qu'il saigne parfois. Il claque les portes et il pleure. La tristesse se loge là, juste au-dessus de lui, dans un canapé confortable et me murmure que personne ne peut me comprendre. Mais elle rajoute, complice, ne t'en fais pas, moi je ne te quitte pas.

Je crois que je serais triste ce soir.

ça m'a l'air évident, il y a ce voile qui couvre mes yeux, qui couvre ma boussole intérieure...

Alors je m'épanche ici, avec de la musique et l'encre en touchant le papier fait des taches énormes.

Il suffit d'un instant, bref, d'un rire et la tristesse s'envole. Oublié ce chagrin que je traînais de ma chambre au salon. Je souris en coin.

Je crois que je serais triste ce soir.

Mais pour un instant ou deux, le temps que la blessure ne se réveille et ne guérisse ; le temps de recoudre et d'aimer ces part qui n'ont pas cicatrisé. Alors la tristesse en moi, je l'observe et je sais que ce soir, je serais triste, mais que c'est la dernière fois que je le serais pour ces raisons-là.

Et les blessures guérissent

Et le chagrin coule et s'en va rejoindre les torrents qui nourrissent la Terre mère et rejaillissent

Et j'inspire et la tristesse s'en va rejoindre les océans

Et je suis triste ce soir mais je panse mes blessures et tout ira mieux demain dans deux minutes dans une heure et le soleil se lèvera sur un nouveau moi.

Maéli