J'ai pleuré des rivières
- Maéli
- 17 oct. 2020
- 3 min de lecture
J'ai pleuré des rivières et des torrents ce matin.
Oh mon coeur, mais quel chagrin...
J'ai sangloté sur ma feuille de papier, à mesure que les lettres se liaient et se déliaient ; à mesure que les phrases s'entremêlent sous mon crâne, qu'elles dansent avec les émotions.
Que le tapis sous lequel j'avais enfoui tout ça parte en fumée.
Que le mur derrière lequel j'avais tout foutu se fissure et craque sous la pression de la tristesse.
Dis-moi, notre relation sera-t-elle un dossier infini ? Un vêtement qu'on ressort du placard tous les hivers et qui nous fait mal ? Malgré le temps, malgré les tentatives de parler, malgré l'amour et la vie ?
Dis... Tu te fous de qui, si ce n'est de moi ?
ça fait des années que tu ne me lis plus et je n'aurais plus peur. Je n'aurais plus peur de tes silences, de tes disparitions, de tes apparitions ; de ton air de dur à cuire, de tes mots tranchants, de tes vérités, de te faire peur, de te faire fuir car tu me fais mal.
Tu me fais mal, encore et encore et je t'écris des lettres où je te demande pardon et je pleure encore et encore.
Parce que merde alors, tu m'as presque convaincue que si j'ai perdu ma meilleure amie, c'est de ma faute ; parce que j'étais trop émotive, trop présente, trop trop trop. Ou pas assez. Merde alors. Je me mords les lèvres.
J'ai pleuré des rivières et des torrents mais ce sont des flammes qui brûlent mon coeur.
Je voudrais mettre le feu à ce chagrin, à ces illusions, à cette petite fille en moi qui croyait que nous deux ce serait pour toujours et qui croit encore que c'est de sa faute si t'es partie, si t'as abandonné le bateau sans avoir la décence de vraiment me le dire.
Je boue de rage de t'avoir laissé me dire des choses qui blessent encore mon coeur ; ma meilleure amie. J'ai une colère monstre de t'avoir laissée ruiner ma confiance en moi.
Je voudrais retourner des montagnes car j'ai les plaies qui coulent à torrents, la peau écarlate et mes joues sont des cascades. Je voudrais hurler à la mer et crier avec la tempête le mal que tu m'as fait et que je me suis laissée faire ; le mal que ces mots me font encore.
Les mots que tu as prononcés, il y a quelques années, sur des chemins qui ont marqué notre amitié, brûlent encore mon coeur. C'est acide, ça pique et je hurle encore parfois dans mes rêves ; je ne pouvais plus me voir dans le miroir. En deux trois coups de mots, mon estime de moi et mon coeur se sont retrouvés lacérés.
La force du verbe.
Aujourd'hui, je me relève. Les flammes luisent au-dehors et ce sont ces mots-là qui partent en fumée et les blessures qui cautérisent ; la relation que nous avions aussi, se fait poussière. Il y a une sorcière une guerrière une poète qui disent plus jamais.
Et il y a une sorcière une guerrière une poète qui se sont éveillées et qui veillent.
Il y a quelques années, j'étais un tigre enchaîné ; mais les chaînes gisent dans une cave. Je parcours les plaines à la vitesse du vent.
Liberté.
Maéli
Comments