J'ai pas les mots

Je regarde la feuille sans trop savoir quoi écrire.

Le fleuve de mes larmes a séché, le temps s'est figé.

Je joue avec mon stylo, il roule sur la table. Je le suis des yeux. Je voudrais me lever, mais je suis clouée à cette chaise ; mon corps est paralysé.

Il y a quelques minutes à peine, je tremblais de tous mes membres, le cœur étouffé sous les sanglots ; je repense à tes mots et je sais que je pourrais chavirer de nouveau. J'ai mal partout, à croire que je viens de passer sous une voiture. Mais pas d'hôpitaux pour les cœurs décousus ni pour les amitiés qui s'effacent dans le vent avec la même vitesse qu'un verre qui s'éclate sur le sol.

Rien à faire, seuls mes doigts acceptent de se mouvoir uniquement pour accompagner le va et vient du stylo.

Les mots se sont asséchés avec mes larmes. Il faudrait des déserts entiers pour parler de cette sensation qui s'est logée au creux de ma cage thoracique.

Il faudrait pouvoir peindre quelque chose de fragile et de subtil ; quelque chose de bancal, d'un peu naïf et de fracassé, pour ce soir.

Y a comme une grisaille qui s'est installée sur mon canapé intérieur. Mais tout est plus calme. Je n'ai toujours pas réussi à écrire mais les points sont mis sur les i et je comprends enfin les derniers chapitres de notre histoire.

Je finirais bien par me lever ou écrire.

Maéli