Impasse
- Maéli
- 11 juil. 2020
- 2 min de lecture
Je soupire et baisse le regard.
C'est le scénario que je joue encore et encore depuis quelques temps. Y a toujours un moment où je me retrouve dans cette impasse, face à ce même mur, avec la même tristesse coincée à l'intérieur.
Et je finis par me demander encore et encore : mais qu'ai-je mal fait ? Comment se fait-il que je ne sois pas arrivée à destination ? Comment se fait-il que ce soit aussi difficile ?
J'en ai la rage au ventre. Avec beaucoup de chagrins et toutes cette incompréhension ; peut-être que j'ai mal compris la vie ? Qu'on m'a tendu le mauvais manuel ?
Alors je recommence, je traque les erreurs, j'ai la boule au ventre ; à la fin j'ose même plus espérer. J'essaye de positiver, de regarder les choses sous un autre angle ; de voir le verre à moitié plein.
Mais chaque fois la chute est plus dure ; on s'enfonce dans la boue, j'ai un sale chagrin qui me colle aux basques.
Un chagrin gros comme une maison, et trop lourd pour une seule personne. Je voudrais gueuler à l'univers stop, je veux plus de tout ça. Je veux plus de cette merde, de ces vieux schémas, de ces scénarios à deux balles, de ces engueulades, de ces peurs, de ces colères, de ces bricolages.
Putain mais je veux une vie pleine et entière. A croquer, à rayonner, à danser de joie, à sourire par tous les temps ; je veux une vie dans laquelle je me sente pleinement vivante.
J'en ai ras le bol de barboter ou de rester coincer dans la boue, ras-le-bol qu'on me dise ce que je dois faire, de dépenser mon énergie pour des pacotilles, de me prendre la tête ; de me foutre des limites et des chaînes.
Et j'ai beau faire ce que je peux, j'en arrive toujours là : mes valises et mon chagrin. A chaque fois que je crois que c'est bon, que j'ai fait le ménage, que j'ai nettoyé les dégâts de la dernière valise qui a explosé, qu'il n'y en a plus dans les parages, alors une autre explose ; sans que je l'ai vue venir. Et on joue le même cinéma.
Je sais plus pleurer. Je sais plus quoi faire, quoi essayer. Abandonner ? Continuer à chercher encore ailleurs ?
Je me sens impuissante, le coeur lourd et les épaules basses, debout à mon carrefour. Je guette l'horizon et j'ai le coeur éteint.
Les étoiles tombent du ciel, c'est le feu d'artifice à l'intérieur et il en faut peu pour comprendre que tout ça me détruit à petit feu ; qu'il faut rallumer les braises, retrouver le feu sacré, vibrer à nouveau, coûte que coûte.
Parce que la vie, c'est pas ce truc qui m'arrive en boucle ; parce que je veux sortir de la boucle infernale, de la partie, de l'autoroute pour tracer mon chemin, pour être libre et complète, pour être amour et vie.
Parce que ma vie, c'est un peu ma création.
Maéli
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