Il paraît
- Maéli
- 17 nov. 2019
- 2 min de lecture
Il paraît qu'on ferait mieux de n'avoir peur de rien ; qu'on serait libres et heureux. Il parait que c'est normal d'avoir mal au cœur, il paraît que c'est normal que tu me donnes des frissons et d'avoir le cœur à deux endroits à la fois.
C'est l'automne qui s'installe doucement dans mon for intérieur ; il fait froid chez moi. J'ai tremblé de longues minutes avant de retrouver le feu pour me réchauffer.
Il paraît que tu ne m'aimes pas ; que tu n'es pas fait pour moi, que je ferais mieux de t'oublier, toi et tout ce que tu représentes. Il paraît que maintenant je suis passée à autre chose.
Mais quand je te vois, j'ai cette envie irrépressible que tu me prennes dans tes bras ; de m'y perdre un peu, rien de plus. Que tu me frôles encore et que tu me laisses me plonger un peu plus longtemps dans le ciel niché dans tes pupilles.
J'ai voulu réprimer tout ça, le mettre dans un placard et m'inventer des histoires pour m'endormir le soir et me réveiller, comme si de rien n'était.
Mais rien à faire, cette part de moi, elle est toujours là. Même après le temps et les orages ; le temps et la distance.
J'ai peut-être juste besoin d'amour, quand mon cœur est loin ; j'ai peut-être un vent du passé qui souffle un peu fort dans la cime de mes émotions. Ma plainte portera loin dans la nuit, ce soir, quand j'irai courir avec les loups et hurler à la Lune que mon navire chavire et que deux amours c'est trop pour un seul cœur et que je ferais mieux de tracer ma route sans rien dire.
Mais je l'ai fait et on a vu où ça m'a menée.
Le front sur le carreau, je regarde mon souffle faire de la buée. J'entends les vagues se fracasser sur des rochers ; l'écume danse dans les airs. Je me sens noyée sous la houle ; je voudrais me rouler en boule et me réveiller avec le printemps.
Il paraît que je devrais te dire que j'ai quelqu'un.
Il paraît aussi que je devrais te dire l'effet que tu m'as fait.
Les arbres se dénudent, doucement. Bientôt l'hiver.
Maéli
コメント