J'aimerais faire taire les voix dans ma tête ; les étouffer sous un oreiller, les regarder partir en fumée un soir de nuit étoilée, un soir au son des tambours et aux chuchotements des étoiles, laisser une fois encore mon corps danser jusqu'à en oublier ce monde.
Je ne sais pas comment te le dire mon amour, il y a comme un vide en moi qui crie qu'il veut être rempli, il y a comme une pierre à la place de mon cœur, et il y a cette sirène, sous mon crâne... Elle murmure la nuit, elle hurle le jour et le repos n'est pas à chercher dans mes rêves.
Je vacille, je chavire ; je deviens folle.
J'aimerais faire taire ses voix, en rugissant, en hurlant, en pleurant, ou ne rien faire et me rendre compte un matin qu'il n'y a plus de vacarme sous mon toit...
Je tourne en rond dans ma chambre comme dans ma vie et je m'en ronge les ongles. Je suis à peine levée le matin que je suis épuisée. Je ne sais même plus pourquoi je me lève, en fait.
Il y a ces mots qui font des boucles dans ma tête et qui me demandent, encore et encore ce que je fais ici, c'est quoi le sens de tout ça, vraiment ?
Et si je les écoute un peu, je leur réponds que je veux bien partir mais que je ne sais pas pour aller où.
On se parle mais nos voix rebondissent en écho, il y a un grand hall dans mon intérieur, comme une cour de récré, avec des murs assez hauts pour que je ne puisse pas m'échapper. Je cherche le ciel derrière les nuages ; je cherche la Lune, les étoiles, la soleil. Et chaque fois que j'agrippe un brin d'espoir, il prend la fuite, des pans de rideaux du ciel sont tombés depuis que j'ai commencé à me sentir prisonnière.
Je me sens happée par cette grande pièce de théâtre, j'ai pas choisi le bon rôle mais si l'on me proposait de changer, je ne saurais pas pour quoi. Et cette pensée-là , quand elle fait surface, elle le fait toujours au même moment que la rivière qui s'écoule de mes yeux ; et cette pensée-là , elle me donne envie de me recroqueviller et d'attendre le lendemain.
J'aimerais faire taire ces voix dans ma tête et demander de l'aide demander du soutien demander de l'amour, abattre des murs et me retirer de la pièce pour l'instant, peu importe le chemin que j'ai parcouru ; sinon je risque de me noyer.
J'aimerais faire taire ces voix dans ma tête alors qu'elles sont bien les seules à me dire qu'il faut que je trouve une sortie, où je serais à jamais prisonnière. Les vagues de mon chagrin s'agitent dans mon intérieur, mais je sais que le temps de faire ses bagages et de s'en aller est bientôt venu.
Maéli