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C'est toujours la même histoire

  • Photo du rédacteur: Maéli
    Maéli
  • 26 avr. 2020
  • 2 min de lecture

C'est toujours la même histoire. Une histoire de fric, une histoire qui ne te regarde pas.

Le soleil brillait, haut et fort dans le ciel. Les arbres avaient les bras grands ouverts et les bras couverts de sourires, qui, comme des feuilles s'agitaient dans le vent.

Puis, c'est tombé comme ça, comme un retour de rien ; elle a demandé à parler et puis tout est parti à l'envers. Tu t'es fermé, d'un coup, ta voix s'est durci et j'ai perdu pied.

Ça partait en engueulade tempérée.

Et puis, même quand tu t'es calmé, c'était trop tard. T'as dit des trucs que j'aurais jamais voulu entendre, des trucs qui ont fait écho, je suis devenue une gigantesque salle de miroirs. Et mon cœur il a pris un coup en plein milieu, une droite bien sentie.

La bombe avait explosé. J'ai ralenti et je vous ai laissé partir, loin devant. Rien à faire. J'ai changé de trottoir et j'ai pris la tête.

Je voulais plus rien entendre.

Y avait déjà trop de souvenirs qui s'agitaient dans mon cœur. Des scènes comme ça on en a vécu combien, dis-moi ?

Bien trop.

Je croyais qu'on en avait fini avec ça, que c'était derrière nous. On passe jamais vraiment l'éponge ou quoi ?

Ça s'appelle un retour d'élastique.

C'est toujours la même histoire.

Une histoire de fric et de démerde-toi. Une histoire de grandit seule et le menton levé, soit la meilleure et pourquoi t'as eu 19 et pas 20 et mais ton projet ton truc ton machin tu te débrouilles, je te paye pas ça.

Mais, ma fille, à ton âge, mon père il me payait rien.

Et toi, mon père, tu veux perpétrer les blessures que tu as vécues ?

Et je m'en vais dans le vent. Je veux plus parler. J'ai rien à dire, après tout.

On est vos gosses quand ça vous arrange. On est des adultes quand ça vous arrange.

Laisse-moi partir, laisse-moi tranquille, j'ai le cœur crevé. Y a un torrent qui s'écoule, une cascade de tristesse, mais le masque est bien en place. J'ai les lunettes de soleil pour les larmes qui titillent mes yeux, j'ai le menton haut et le visage fermé.

Après tout, j'ai de l'entraînement. Alors oui, je marche quand je voudrais m'arrêter et me rouler en boule, alors oui, je marche alors que je voudrais courir et tout laisser derrière et te laisser derrière ; pour un refuge, pour laisser les larmes tracer leurs sillons.

Amère ironie. J'ai l'habitude après tout, de ces retours d'élastiques, de fermer ma coquille et de faire comme si tout allait bien, jusqu'au premier recoin où je pourrai mettre ma tête entre les genoux. Jusqu'à cet instant où les rideaux pourront se déchirer et le chagrin se déverser.

Puis, quand il se sera asséché, on fera des prières et des potions pour sortir du cercle, à nouveau.

Puis, quand il se sera asséché on pourra regarder le soleil dans les yeux pour y mettre un peu de chaleur dans mon cœur, là où la rivière a crée un nouveau sillon, à nouveau.


Marie-Line

 
 
 

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