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Aux vivants qui s'en vont

  • Photo du rédacteur: Maéli
    Maéli
  • 19 janv. 2022
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 23 janv. 2022

Un courant d'air. La flamme vacille, la flamme danse, la flamme résiste. Un soupir. La voilà qui s'éteint, sans même un bruit.

C'est si vite fait, de partir.

Le silence fait écho dans la maison, la porte ne s'est pas encore tout à fait refermée, le voile entre les deux mondes est presque visible.

Je ferme les yeux. Ma poitrine se soulève à un rythme régulier. Il suffit d'un silence et tout bascule, n'est-ce pas ? Un instant qui part de travers, un imprévu gravé dans les étoiles.

Il y a un autel tout près de la fenêtre de ma chambre. Presque rien, une boîte en bois avec une bougie, des fleurs et une photo.

Il y a un portail tout près de la fenêtre de ma chambre. Presque rien, des petites babioles qui tressent le temps et enfilent les perles des instants ; avant, hier, demain, maintenant.

Il y a un espace qui défie les règles du jeu ; un temple qui bat si vite dans mon corps et que j'entends pourtant si peu. La clé du trésor, c'est de tendre l'oreille et de fermer les yeux.

Et alors là, il me suffit d'un murmure et tu es là.

Et tu sais ce que je vois quand je pense à toi ?

C'est une image floue. Je ne distingue pas de lieu précis, mais il y a tant de couleurs tant de douceurs tant de joie. Si je me concentre un peu, si je plisse les yeux, je peux voir toutes ces images qui s'entrechoquent.

Il y a des yeux bleus encadrés par un trait de crayon noir, un regard perçant ; il y a la montagne, il y a le vent qui souffle et aplatit l'herbe, il y a des dizaines de cartes postales toutes plus inventives les unes que les autres. Il y a le soleil, la chaleur de l'été, les jeux de société et les émissions que seules les personnes âgées regardent à la télé.

Je perçois aussi des sons.

Un rire, en fait.

Parfois, je me dis que ce sont les plus vivants qui partent les premiers.

Parce que, quand je pense à toi, je ne vois que la vie. Vibrante, tonitruante, présente.


Mais les vivants ne s'en vont jamais vraiment n'est-ce pas ?


Maéli

Merci d'avoir incarné tant de vie.

 
 
 

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