3h50 du matin.
La voix du muezzin retentit dans la rue, emplit ma chambre et me sort d'un sommeil pleins de rêves. Je ferme la fenêtre, rien à faire.
L'appel à la prière traverse le verre et s'invite dans l'espace de ma nuit.
Il fait trop chaud la fenêtre fermée. Je me sens soudain claustrophobe.
Je me lève à nouveau pour ouvrir la vitre.
Le micro doit être vraiment mal réglé pour que ce soit si fort. Le son n'est vraiment pas terrible et la litanie des mosquées voisines vient s'ajouter à celle-ci.
Je me tourne vers l'être humain qui dort paisiblement sur un matelas posé sur le sol. J'envie son repos, passe aux toilettes, m'étire, essaie d'ignorer la sensation de frustration qui emplit ma cage thoracique.
Je. Veux. Dormir.
C'est la première fois que cet appel me réveille et naïvement, je me demande si c'est nouveau. Peut-être que les élections ont réveillé la ferveur religieuse du muezzin ?
Mais c'est insensé, mon sommeil est simplement plus léger.
Mes pensées emplissent l'obscurité et résonnent sous mon crâne. Elles filent, telles des étoiles filantes pendant que je courre après une nuit qui me taquine.
Les journées sont intenses entre le travail, les soirées à montrer Beyrouth à mon amie qui est venue de Turquie me visiter, mon mémoire, la préparation de mon propre départ et les rêves qui s'échappent parfois de mon sommeil pour habiter mon corps.
La voix me tape vraiment sur les nerfs et le chant semble s'éterniser.
Le sommeil a pris la porte.
Je décide de coucher mes pensées sur un papier.
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