top of page

Préparatifs

Les oiseaux chantent au-dehors. Le ciel est gris et couvert depuis plusieurs jours. La température est fraîche et j'avais froid, hier, sous les assauts du vent. C'est étrange, la température est retombée depuis trois semaines.

Je me demande si c'est ce fameux dérèglement climatique dont on nous parle. Le soleil me manque, mais pas la chaleur.

Il faisait 39 degrés au mois de mai et j'ai froid aujourd'hui.

C'est une de ces journées où je voudrais rester sous la couette et n'en pas sortir. Mes pensées ont sorti leurs habits de soirée et dansent sous mon crâne. Je fais quelques pas de danse, au son de la musique qui résonne.

Un marchand ambulant passe dans la rue en hurlant un mot que je peine à déchiffrer "basla", qu'il hurle à la ronde. Ça veut dire oignons. Il passe probablement en poussant son étal sur roues. Parfois, ses collègues ont aussi des klaxons au bruit terriblement dissonant.

En tout cas, on peut difficilement les manquer.

Je pense à tous ces actes manqués qui m'ont amenée ici et qui pourraient m'avoir emportée ailleurs. Je pense à tous ces choix qui, mis bout à bout, ont dessiné un chemin jusqu'à ici et maintenant.

Je ne sais pas si j'ai une photo à mettre sur cet article.

J'ai tellement de choses à dire et si peu de temps pour les assimiler que je me demande par où commencer.

Ma propriétaire a commencé à faire les ménage dans les escaliers. Le toit aussi était jonché de déchets et de bois coupés. Il est tout propre maintenant. Elle m'a dit qu'elle préparait l'Aïd. La grande fête qui aura lieu à la fin du mois, la fête qui célèbre le sacrifice d'Abraham -ou le sauvetage in extremis de son fils-, celle où les familles vont égorger des moutons. Il paraît que la ville va se transformer, que les villages de campagnes vont se remplir de leur habitants, que les magasins vont fermer pendant plusieurs jours, que l'on égorgera les moutons dans la rue, que certains se couvriront des peaux des bêtes et que cela sera la Grande Fête.

Je me prépare à passer quelques semaines dans un village de potiers au milieu des montagnes rocailleuses, coupés du monde et à partager leur quotidien.

Ma vie est devenue irréelle.

Je crois qu'il n'y aura pas de photo pour cette fois.

8 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page