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Lever du jour

Dernière mise à jour : 4 oct. 2022

3h40. Je suis réveillée au milieu de la nuit sans savoir pourquoi. Je suis épuisée et cela fait à peine quelques heures que je me suis endormie.

Mes pensées jouent au ping pong sous mon crâne. La journée d’hier a été intense et je pense à ce qui m’attend aujoud’hui, à ce à quoi je vais faire face mais aussi a ce qui a été dit.

Je cherche des solutions à des équations humaines et mon coeur voudrait tant savoir comment ramener de l’humanité dans les relations humaines.

Mon cerveau tourne pareil à la machine à laver qui retentit dans le couloir. Un voisin a dû saisir l’opportunité de la fenêtre d’électricité pour lancer une machine.

Je n’arrive plus à suivre ni mes pensées ni les sensations dans mon corps tendu.

Des besoins et envies contradictoires se croisent sous mon crâne.

Je tente de digérer cette expérience qui ressemble à un cocktail molotov ambulant.

Il est 4h40 et je songe à travailler jusqu’à trouver le sommeil. Et je vois la pente sur laquelle je me suis engagée sans le savoir, cette pente où je suis entrain de me laisser absorber par le tourbillon de ce qu’il y a à faire.

Je me lève pour m’accouder à la fenêtre ouverte. J’ai besoin de respirer.

Je cherche le calme enveloppant de la nuit.

Je respire dans le noir en observant la rue. Les immeubles aux balcons protégés de la vue des voisins par des longs tissus, les câbles qui traversent la rue, le ciel qui rosit au loin.

Je pense à ces câbles qui sont enterrés dans le sol et qui sont cachés je ne sais où dans nos maisons dans le pays où je suis née. Et, en même temps, je pense à la misère qu’on ne voit pas non plus mais qui existe aussi, partout.

Et je ne peux m’empêcher de me demander si l’on voit ici tout ce que ce continent doré, l’Europe a mis sous le tapis et tente par tous les moyens possibles de mettre à distance.

Mais à quel prix ?

Un bip bip retentit et les peu de lumières allumées dans les immeubles s’éteignent. L’électricité s’est arrêtée.

Je ressens un soulagement instantané et je réalise à quel point l’approvisionnement en électricité par l’Etat était bruyant. Le calme se fait sur la rue.

Un coq chante. Le ciel bleuit, le ciel s’éclaircit et je ne dors toujours pas.

J’espère.

J’espère qu’un jour l’humanité se rappelera que nous sommes tous liés.

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