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Les jours s'entrechoquent

Dernière mise à jour : 15 mai 2022

Beyrouth. Le froid est tombé sur la ville depuis quelques jours. Le vent souffle et la pluie frappe à nos fenêtres à intervalles réguliers. Il fait moins de dix degrés au-dehors.

Au dedans aussi, je crois bien.

La plupart des lieux ne sont pas équipés de chauffage.

Et si elles en ont, les chauffages marchent à l'électricité qui n'est pas accessible toute la journée. Ici, l'Etat ne fournit de l'électricité que trois heures par jour -c'est la faillite. Le reste du temps, quand les gens ont les moyens, ils ont un générateur qui fonctionne au mazout.

Mais il ne peut pas tourner toute la journée.

Alors, j'ai froid.

C'est fou comme ça secoue, une tempête.

J'étais à l'envers toute la semaine dernière.

Et ce matin, tout était retombé. Calme plat.

Beyrouth.

Les jours s'entrechoquent sans se superposer. Les jours se ressemblent et font des pas chassés.

Je commence à prendre mes repères ; je connais le chemin pour aller au travail, je sais comment commander ce que je veux manger en libanais et je paie sans ciller. Ça y est, je reconnais les billets et je comprends les prix dans une langue qui n'est pas la mienne.

Ma journée est ponctuée de thé et d'un écran qui brille sans ciller. Mes tableaux excels, mes rapports et mes collègues dansent dans mon quotidien.

Est-ce que tout ça fait sens ?

Je ne sais pas.

Est-ce que tout ça me plait ?

Je ne sais pas.

Mais Beyrouth, je travaille la grisaille à la recherche du soleil.

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