Je me questionne. Je me regarde dans le miroir. Je m'arrête un instant sur mon monde intérieur.
Tout est calme.
Je me demande bien ce qui peut me pousser à aller au bout du monde. A tout laisser derrière moi, comme ça. Amis, amours, vies construites et trajectoires.
Monde connu.
A chaque fois que je le fais, je me rappelle à quel point c'est dur.
"C'est génial, tu voyages." Waouh, c'est pas du tourisme.
Où je vais ?
Où ça m'emmène ?
Qu'est-ce que je fous là ?
Est-ce que j'ai les tripes ?
Les jours se bousculent dans l'ordre. Tout est chaos puis tout fait sens.
Il y a la vie quotidienne ; les repas qu'on prépare, les vêtements qu'on nettoie, les trajets maison-boulot, les appels à ceux qu'on aime.
Il y a les découvertes et les émerveillements ; certains mots, certains sons, certains lieux, certains plats, certaines sensations.
Il y a les joies ; celles d'apprendre à connaître d'autres êtres humains, de passer du temps avec ces nouvelles personnes, de voir les montagnes et la mer, de grandir.
Il y a les larmes et les chagrins ; de ce que l'on voit et que l'on n'aurait préféré jamais voir, de tout ce que l'on a laissé derrière soi, de grandir, de devenir adulte, de sortir de sa coquille, de se confronter à ses limites
Il y a la fatigue, il y a la confusion, il y a les questions et les évidences, il y a tout un spectre intense qui me traverse ; il y a tout une rivière de vie qui creuse son lit.
C'est dur, putain.
Se métamorphoser. Sortir de sa chrysalide.
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