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Chaleur étouffante

J’ai chaud. J’ai mis un jean ce matin et je l’ai regretté à peine sortie dehors. J’ai l’impression que mes jambes dégoulinent de sueur.

Là encore, j’ai la même pensée pour ce jean, désormais banni de ma garde-robe estivale.

Le bruit des voitures est assourdissant mais je me suis habituée. Je zigzague, je navigue à vue. Je n'ai plus peur de mourir à la moindre seconde, mon cerveau gère les calculs de distance et je suis anesthésiée de ces choses qui m'effrayaient.

Je suis perdue dans mes pensées. Je ne sais pas ce que je ressens, mis à part cette chaleur étouffante et cette angoisse sourde.

Je voudrais tant m’extraire quelques instants de tout cet univers, respirer et revenir. Mais je ne sais pas si j’aurais la force de revenir.

Je presse le pas à la recherche d’ombre. Des enfants font les poubelles et rient. Un homme dort sous des couvertures sur le trottoir et je me sens d’autant plus étouffer à songer à ce qu’il peut bien ressentir. Les voitures klaxonnent.

Le monde tourne sans s’arrêter et le flux du trafic ne s’épuise pas.

On m'attend. On compte sur moi.

Les taxis défilent et même les bolts ne veulent pas m'emmener à destination. Qu'est-ce qu'il se passe ?

Je me sens en bazar.

Je crois que j'ai oublié de respirer depuis plusieurs jours. J'étouffe sous cette chaleur.

L’odeur de Beyrouth ces jours-ci est celle de la pollution et des poubelles.

Il faut que je pense à prendre mes billets d’avion. Il est temps de penser à partir. Et revenir ?

Je dors si mal la nuit. C’est étrange.

On m’a proposé de rester.

Un énième bolt joue la même comédie. Je n'arriverais pas à destination.

Je rêve de dormir quelques instants. D'un sommeil qui m'emmène loin de cette crasse et de cette misère, d'un sommeil qui me rappelle ma force et mon coeur ouvert, d'un sommeil rempli de paroles sages sur la direction à suivre et les choix à faire.

Je cherche mon étoile en plein jour.

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