La famille chez qui je vis est rentrée des courses vers 14h et elle m'a dit "on va à Byblos, tu viens avec nous ? On va se prendre un sandwich et on va manger sur la plage."
J'ai dit oui et je me suis retrouvée dans leur voiture qui a dû déjà vivre plusieurs vies sur la route pour sortir de Beyrouth.
La vitre arrière était grande ouverte et l'air qui entrait dans la voiture faisait un bruit du tonnerre. Auxquels s'ajoutaient les habituels bruits de circulation.
Mon hôte m'a commenté notre périple "ici il y a l'entrée du quartier de Gemmayzeh", "ici c'est la place de la révolution", "ici tu avais la séparation entre les deux parties de Beyrouth durant la guerre. J'ai une collègue qui habitait dans cet immeuble au moment de la guerre civile, là, pile sur la ligne de démarcation".
La voiture roule à une vitesse raisonnable -comme toujours ici pour pouvoir gérer ce trafic sans vraies règles-, tous les enfants sont absorbés par une bd. C'est vraiment quelque chose qui me fascine dans cette famille : trois enfants de moins de dix ans (dont une en CP) qui lisent sans cesse des bd (Astérix et Picsou ont l'air d'avoir la côte en ce moment).
Sans cesse, ça veut surtout dire très souvent : à table, dans la voiture ou à tout moment.
Forcément, même absorbés par une bd, il en faut un qui demande quand est-ce qu'on arrive (c'est le job des enfants après tout), pour dire que ça fait longtemps qu'on est partis et que cinq minutes c'est trop long.
Le voyage a dû prendre une vingtaine de minutes.
Le soleil pointait son nez parmi les nuages.
Maxime s'est garé en créneau et nous sommes sortis à la recherche d'un endroit où manger. A peine sortie de la voiture, j'ai commencé à respirer. L'endroit ressemblait à un village de vacances.
La rue principale était plus basse. Le trafic était, lui, bien moins dense qu'à Beyrouth. Les bâtiments étaient, dans la partie de la ville où nous étions, construits en pierre. Cela donnait à cet endroit un charme tout particulier.
(petite aventure à suivre...)