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Bienvenue à la banque

L’accueil est chaleureux. Façade blindée grise qui commence à rouiller, portes blindées ouvertes mais portes coulissantes fermées.

Les panneaux sur la porte coulissante annoncent la couleur : les armes à feu sont interdites, le feu aussi, les sacs peuvent être fouillés, on ne peut se présenter trop couvert sous peine d’être suspect. Une autre affiche explique qu’à cause des coupures d’électricité, la banque n’est ouverte que de 8.30 à 12.30.

Les portes s’ouvrent en un clic -c’est l’agent de sécurité qui tient une petite télécommande dans sa main et qui surveille les entrées et sorties. Une personne en sort, on se connaît et elle me souhaite bon courage.

Je fais un pas pour rentrer, l’agent de sécurité s’excuse mais il va falloir attendre un petit peu.

La porte se referme en un clic qui sonne définitif, quoiqu’un peu fragile.

Quelques minutes plus tard, le clic résonne et ça y est, je peux entrer. Je l’entends à nouveau et je suis enfermée avec une dizaine de personnes dans la banque.

Deux employés travaillent au guichet. Le bruit des machines qui comptent les billets remplit la pièce. Il cohabite avec les « ting » des notifications de téléphone, les clics et les bruits de clavier d’autres collègues qui travaillent à d’autres bureaux et les conversations en libanais.

Les gens attendent. Assis sur l’escalier, sur des chaises disposées un peu partout dans la pièce. On est déjà à la moitié du mois donc les longues files d’attente à l’extérieur se sont évaporées.

L’attente à la banque peut s’étirer infiniment si l’on en croit certains. Les heures s’étirent pour quelques liasses de billet. Une, deux, trois.

Mais pas le choix. On entend parfois, les banques ont ruiné le pays, les banques n’ont plus d’argent. Mais les banques ont les serres refermées sur le peu d’économie formelle du pays.

Les récits de personnes ayant vu leurs économies partir en fumée, la valeur de ce qu’ils avaient sur leur compte en banque dégringoler ou simplement l’impossibilité d’accéder à leur argent sont des récits quotidiens.

Mais les banques sont le seul moyen de récupérer de l’argent que l’on a stocké pour plus tard. Ou de récupérer un salaire mensuel. Alors les gens attendent. Parfois des heures pour une opération qui peut ne durer que quelques minutes.

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Arazane

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