Ça va bientôt faire une semaine que je suis en vacances et que nous parcourons le Liban en van, en bus et en auto-stop. J'ai écrit avec pour fond le ronronnement des ventilateurs et le vrombissement des moteurs, mais ça va faire un moment que mes doigts n'ont pas dansé sur un clavier.
C'est étrange, ce séjour au Liban.
C'est étrange comme l'enfer devient si vite une terre paisible.
Au fur et à mesure que les jours s'écoulent au-dehors du bureau, au-dehors de Beyrouth, cette ville que nous quittons jour après jour pour le refuge de la nature et des autres villes, je me sens plus apaisée. A croire que les couches d'angoisse et de crasse se sont étiolées, que j'ai mué.
J'ai gravi la montagne la plus haute du Liban à tes côtés et j'ai retrouvé un peu de mes montagnes, un peu de la maison de mon coeur.
Je respire.
Le linge se meut au gré du vent aux balcons, j'ai la fenêtre ouverte pour faire entrer le vent, les scooters vrombissent dans la route, le monde est toujours entrain de s'effriter mais mon monde intérieur est plus solide.
Je ne croyais plus qu'il était possible de trouver de la joie sur cette terre de désespoir ; et pourtant. Et pourtant, nous avons rencontré sur notre chemin tant de beauté, d'humanité et de générosité que mon âme s'est apaisée.
Je vois la fin de mon séjour approcher et j'ai le luxe de pouvoir commencer à regarder en arrière.
Ces jours à tes côtés lavent la poussière et le chagrin qui emplissaient mon coeur. Je serais bientôt prête à prendre la vie le monde à bras le corps à bras le coeur.
Merci.
Ps : Photo d'une randonnée jusqu'en haut de Qornet es-sawda, plus haut pic du Levant.